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CORNEBIDOUILLE !
6 juillet 2010

Ce livre qui me porte tant à réflechir...

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C'est une amie qui me l'a prêté. l'ayant lu et me connaissant, elle savait que je n'adhérerai pas totalement au propos. "Mais lis le quand même".
Ce que j'ai fait et que je ne regrette absolument pas. (Merci Christine !)

Je dois dire que la première moitié du livre m'a exaspérée : Elisabeth Badinter part du constat que homme-femme, point d'égalité il n'y a ... côté boulot, et aussi côté partage des taches ménagères... Soit.

Et elle fustige alors les enfants (enfin le temps et l'énergie qu'on leur consacre), l'allaitement bien sur, et.... les nouvelles idées écologiques !

C'est la nature qui doit être au service de l'homme (enfin ici de la femme) et non l'inverse.

Et bien je ne suis pas du tout d'accord avec cette idée ! Pour au moins 2 raisons :

La première c'est que le bilan mondial écologique est dramatique et si on ne se préoccupe pas un peu plus de notre environnement, nous allons droit au désastre, les générations futures mais aussi la notre.

La deuxième c'est que je ne ressens pas les préoccupations écologiques (qui me poussent à acheter local, bio, limiter mes transports et ma consommation) comme une contrainte.

Mais plutôt comme une ligne directrice qui donne du sens à ma vie. (Sans être extrémiste bien sur, car je ne souhaite pas me priver de tout, et j'ai fait certains choix.)

Plein d'autres petites choses m'ont agacée (voir révulsée) à la lecture de ce livre : la critique des sacro-saints principes de précautions (pas d'alcool, de tabac...) pendant la grossesse, qui d'après elle privent les femme de leur liberté (pas comme dans les années 70 dit-elle..) Que représente 9 mois de restrictions, si c'est pour au final mettre au monde un bébé en pleine santé !  Tellement de femmes auraient aimé qu'à un moment la science leur dise ce qu'elles auraient pu faire pour éviter un handicap à leur enfant qui les suivra toute leur vie !

Le lien fort entre la mère et l'enfant, pour moi a été indispensable. Lorsque Lou est née, je me suis sentie vide... Et l'allaitement a été indispensable pour que je tisse le lien avec mon bébé. Au départ je voulais l'allaiter  3 mois, et c'est par choix, et par plaisir réciproque que nous avons poursuivi cette aventure jusque  10 mois...

Après ce que j'entends tout à fait c'est la pression que peuvent ressentir les mamans qui choisissent de ne pas allaiter. Et oui, je suis bien évidemment convaincue qu'une bonne maman est celle qui fait ses propres choix, allaitement ou pas.

Donc finalement le passage sur l'allaitement n'est pas celui qui m'a dérangé le plus!

A partir de la moité du livre, je me suis calmée, en me disant aussi qu'un tel livre (même si tranché dans le discours) avait son utilité.

Et ce qui m'a vraiment interpelé, c'est l'évocation de la culpabilité que nous portons, nous jeunes mamans, qui devons aussi être des femmes performantes au travail, et tant qu'à faire épanouies dans notre vie personnelle !

"Les patriarches ont de beaux jours devant eux"... peut-être en effet...

Et après la génération féministe de nos mamans, ne vivons nous pas un retour en arrière ? il faut en effet y prêter attention...

je pense souvent à Christian Bobin qui écrivait quelque chose comme " une bonne mère est celle qui est aussi une femme accomplie" ...  Et je me le répète assez souvent, car il faut bien avouer qu'au quotidien  tout cela est bien difficile...

Alors si ce livre pouvait m'aider à culpabiliser un peu moins quand à l'éducation de mes enfants que je veux sans doute trop parfaite, quand à ce que je leur apporte (nourriture ou autre....) ;

Si ce livre peut m'aider à lâcher un peu de leste dans toutes les contraintes quotidiennes que je m'impose...

Si ce livre peut m'aider à penser un petit peu plus à moi, en tant que jeune femme...

Alors ce sera déjà beaucoup...

J'attends vos réactions avec impatience !

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Commentaires
L
Bonjour,<br /> <br /> Je n'ai pas de blog mais je vous lis réglièrement pour avoir des idées de recettes ou de lectures. De par mon métier, je passe beaucoup de temps à la CCI (Chambre de Commerce et d'Industrie), avec des conseillers régionaux, des élus, des magistrats, des chefs d'entreprise et des chefs d'établissements scolaires... Et la question est la suivante: où sont donc les femmes? Où sont-elles? Dans les lieux réels du pouvoir économique, là où les décisions qui concernent nos vies quotidiennes sont prises (aménagement du territoire, implantation d'usines ou d'entreprises, création de formations diplomantes ou non...), il n'y a quasiment pas de femmes. Nous sommes une dizaine au milieu d'une centaine d'hommes en moyenne. Cela est difficile, notre parole n'est pas toujours prise au sérieux, nous sommes la plupart des seconds couteaux.<br /> Je me bats. Je lutte.J'essaie de tout concilier. J'ai une fille, je me bats pour que tous les horizons lui soient ouverts. Jamais, jamais je ne dépendrai financièrement de quelqu'un. Il me semble que bien des femmes ont oublié cela. Ma maison n'est pas impeccable,je ne couds pas, je ne tricote pas, tant pis, je sors et je vais au boulot, dans un milieu essentiellement (par essence) masculin, ou plutôt pour l'instant dans un cercle de pouvoir dont les femmes s'excluent d'elles-mêmes. Je délègue à la maison, même si cela me demande un gros effort, même si mon mari passera moins bien l'aspirateur que moi. Au moins, j'aurai eu à la fin de la journée la satisfaction d'avoir bataillé avec le maire d'une commune qui veut ouvrir "un village de marques" pour créer de l'emploi.<br /> J'ai trois enfants. <br /> Il ne faut pas sombrer dans la tentation du retour au foyer.
Y
Moi qui ai passé 6 ans a essayer d'être performante (parfaite ?) sur tous les fronts, j'ai fini par craquer... J'ai culpabilisé de n'allaiter que deux mois (et nous avons compris beaucoup plus tard que je ne fournissais pas assez de lait, et que bébé avait faim en permanence !), culpabilisé de reprendre mon travail, culpabilisé de rentrer tard du boulot, culpabilisé de devoir partir parfois plus tôt du boulot pour aller emmener mes enfants au médecin, culpabilisé de travailler le samedi, et culpabilisé d'être en arrêt 6 mois parce que mon corps m'a lâché à force de vouloir trop (bien/mal) faire et que j'ai juste pété un plomb...<br /> Pour mon deuxième, je n'ai pas allaité, il a eu d'emblée du lait en biberon, j'ai eu la chance de changer mes horaires au boulot et je ne cherche plus à être parfaite.<br /> <br /> Résultat, contrairement à mon premier qui ne mangeait pas à sa faim, mon deuxième est plus zen, dort toutes ses nuits, il est calme, serein, heureux, alors que mon premier est sans arrêt frustré et a sans cesse l'impression de manquer de quelque chose...<br /> <br /> Quand à l'écologie, nous y avons toujours fait attention, mais ce n'est que récemment que nous nous offrons de l'alimentation bio, parce que nous en avons un peu plus les moyens qu'avant...<br /> <br /> Je dirais qu'un juste milieu dans tout ça est bien...
N
Ah !<br /> Moi elle m'énerve Badinter. Ce n'est pas nouveau, mais avec ce livre-là c'était le pompon. Il y a eu cette journée France inter où je l'ai entendue en long en large et en travers. J'en ai causé, causé, causé. L'égalité des sexes est loin d'être acquise, mais dans son propos il y a amalgame entre cette société dominante qui veut renvoyer les femmes à la maison (congé parental, pas de place pour les 2 ans à l'école mais bientôt pour les 3 ans, pas de service public de la petite enfance, etc), et le discours de ceux qui veulent une société équilibrée et raisonnée. Le deuxième est illusoire dans la société actuelle. mail l'illusion = le rêve/ moi je veux pouvoir rêver. Et je veux réfléchir pour que ce rêve puisse devenir majoritaire. Alors à nous de mener le débat, le combat pour que le congé maternité soit plus long. non pas parce que la maman doit rester à la maison, non/ pour que le rythme soit respecté. Et avec un congé maternité plus long, il faut un congé paternité plus long. Mes enfants ont eu un papa qui n'a eu que 3 jours de congé paternité…… 3 jours……… Pffff……… Mais un papa qui ne m'a pas semblé frustré de voir ses enfants allaités. Chacun a trouvé sa place à la naissance. Jicé a particulièrement investi les massages par exemple. Et pour les lessives, nous sommes à égalité. pas d'esclavage chez nous.<br /> Pour l'allaitement, on ne peut que se féliciter que les maternités ne poussent pas à la consommation. Parce que le lait industriel à la maternité, si ce n'est pas le lobbyisme, dites-moi ce que c'est !!!!<br /> Quant au sentiment de culpabilité, j'ai plutôt parfois celui de donner plus aux autres (école, syndicat, assoc) qu'aux miens (enfant, lover, famille). Pas celui de la réussite au travail ou de la reconnaissance personnelle. Plutôt le sentiment que si chacun donnait un peu plus au collectif, tout cela tournerait mieux…<br /> Faudrait peut-être que je lise son livre, mais je crois qu'elle m'a vraiment trop énervé !<br /> ;-))
C
Merci LN pour cette analyse.Le fait d'avoir lu ce livre et ta lucidité prouve que tu acceptes d'écouter ceux qui ne sont pas forcément de ton avis, c'est une grande qualité. Pour la culpabilité, on en souffre tous, certains plus que d'autres. c'est une des raisons pour les quelles je me sentais (et me sens) incapable d'être salariée et de m'occuper de David, même si je ne suis pas tout le temps sur son dos.. Je connais un bon libre sur la culpabilité, j'en ai fait mon livre de chevet. Bisous à toi
G
je suis féministe (enfin je crois, juste ce qu'il faut quoi ;-), fan de Badinter... et j'ai allaité mes deux enfants et nous avons fait le choix d'accoucher à la maison.<br /> Même si je n'adhère pas à tout dans ce bouquin, je suis Ok dans les grandes lignes. Elle défend la liberté et refuse les diktats souvent masculins. Allaiter pour beaucoup ca veut dire rester à la maison, se donner l'idée de faire le mieux pour ses enfants, n'être que mère.<br /> Elles invitent les femmes au choix, celui d'allaiter sans être esclave de cette orientation, d'une pression familiale etc...<br /> On a aussi longtemps culpabiliser les femmes qui faisaient le choix de ne pas allaiter, c'est incroyable également. L'intégrisme est vraiment des deux côtés.<br /> Je pense qu'elle essaie simplement d'ouvrir les consciences pour celles qui subissent. Même si tu as fait ton chemin sur l'allaitement, ce n'est pas aussi clair pour toutes, idem pour l'accouchement qui est encore très "subi" en France. Il faudrait que les femmes soient entendus dans leurs souhaits pour ces étapes importantes, qu'elles ne subissent pas l'avis d'"experts", elles sont les mieux placées pour savoir. <br /> J'ai allaité j'ai accouché à la maison, c'était la meilleure voie pour moi. C'était notre choix, mais il n'est pas applicable à toutes, loin de là. Ces choix ne font pas de moi une meilleure ou une moins bonne mère.<br /> E. BADINTER est également une femme d'une autre génération d'où la difficulté parfois à accepter certaines de ses positions.
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